Séance 1 : Mercredi 22 avril 2023 : première intervention animation photo sur les émotions à l'accueil de loisirs de Saint-Léger-des-Aubées
Aujourd’hui s’est déroulée ma première intervention à l’accueil de loisirs de Saint-Léger-des-Aubées.Ce que j’aime au-delà de mes interventions, c’est aussi de découvrir des petits villages de charme et de caractère.
Me voilà donc partie pour 2 heures d’animation photo sur les émotions.

J’interviens dans cette structure auprès des 3-5 ans.
Ce que j’apprécie avec ce public c’est leur curiosité et leurs imaginations.
À l’inverse c’est un âge où la patience et l’observation sont de rigueur, car ils sont en mouvement perpétuel et le temps d’attention est moindre.
Mes dernières 10 dernières interventions ont été essentiellement avec des maternelles autant vous dire que le retour avec les maternelles m’a rappelé à quel point ce public est impatient.
Je sais par expérience que le premier contact est non seulement primordial, mais qu’elle peut aussi être assez lourde.
Effectivement, en ce qui me concerne, je prends le temps de me présenter et je demande que chaque enfant se présente aussi. En général ils veulent bien se présenter, mais décrochent très vite quand c’est au tour des copains.
Comment dans ce cas leur faire comprendre que nous avons tout le droit d’être écoutés et entendus, pas si facile quand on est intervenante et en même temps ce genre de scénario m’est familier et comme nous travaillons sur les émotions, c’est l’occasion pour moi de mettre en avant ce point.-
Que dire de cette première séance ?
J’ai travaillé en deux groupes.
D’abord les 3-4 ans et ensuite les 5-6 ans. Je suis assistée d’une animatrice dans chaque groupe.
Mon objectif sur cette séance a été de définir avec les enfants ce qu’était une émotion et de comprendre ce qu’ils en savaient.
Ensuite, l’enfant devait comprendre les règles de sécurité pour pouvoir utiliser un appareil photo. Tout comme nous passons un permis de conduire, les enfants eux passent un permis photo, je leur explique ainsi l’importance de bien tenir l’appareil avant de l’utiliser.

Mes difficultés :
On pourrait penser et à tort que faire des activités pour les 3-4 ans est plus difficile que pour les 4-5 ans. L’expérience me montre qu’ils sont parfois plus attentifs et assidus que leurs ainés.
Sur le groupe des 3-4 ans, je n’ai rencontré aucune difficulté particulière en revanche sur le groupe des 4-5 ans, la patience a été de mise, j’ai eu plus de difficultés à poser les consignes.
Comment je m’y prends ?
Chaque groupe et chaque enfant est unique et dans ce métier le mot « adaptation » prend tout son sens.
Alors je m’adapte, dans ces moments où je sens l’attention de l’enfant se dérober, je ne vais pas à contre-courant.
Il serait contre-productif d’élever la voix et de réclamer de l’attention perpétuellement.
Si on s’intéresse de plus près aux besoins des enfants à cet âge, on se rend rapidement compte que l’attention et leur temps de concentration ne sont pas très élevés, compté entre 10à 15 min grands maximum.
C’est bien à moi de m’adapter à leur rythme et non l’inverse.

Ce que j'observe
Sur cette séance une chose m’a particulièrement frappée. La croyance des enfants.
Je m’explique.
Nous avons abordé la politesse, et à la question comment on demande quelque chose la réponse était indubitablement : « Pour demander quelque chose, on dit s’il te plait ». Non pas que cette réponse soit fausse en soi, c’est la suite qui m’a interpellée.
Voilà un extrait de ma conservation avec l’enfant :
L’enfant : Est-ce que je peux avoir la marionnette s’il te plait ?
Moi : Et pourquoi tu veux la marionnette ?
L’enfant : Ben, je ne sais pas.
Moi : C’est compliqué pour moi de te la prêter si je ne sais pas ce que tu veux en faire, peux-tu m’expliquer pourquoi tu la veux ?
L’enfant : Non !
Moi : Eh bien c’est embêtant.
L’enfant : Pourquoi tu ne veux pas ?
Moi : Je n’ai pas dit que je ne voulais pas, je t’ai tout simplement demandé ce que tu voulais en faire.
Cet échange démontre que l’enfant est focalisé sur la manière dont il a demandé et il s’attend à avoir une réponse positive de ma part, car il a utilisé les fameux mots magiques « s’il te plait »
Moi : C’est vrai qu’elle donne envie d’être touchée cette marionnette.
L’enfant : Oui !
Moi : Est-ce que tu voudrais sentir ce que ça fait de la toucher ?
L’enfant : Oui, on dirait que c’est tout doux.
Moi : Est-ce que tu as envie de la toucher pour voir si elle est toute douce ?
L’enfant : Oui !
Moi : Tu veux bien me refaire ta demande en m’expliquant cela ?
L’enfant : Est-ce que je peux toucher la marionnette parce que je veux savoir si elle est toute douce s’il te plait.
Moi : Oui, avec plaisir.
Conclusion
Nous avons par la suite appris à formuler une demande claire.
Faisons attention aux messages que nous passons aux enfants.
Nous sommes bien d’accord qu’être poli n’est pas « magique » et que cela n’a jamais aidé personne à obtenir systématiquement quelque chose.
Demandez une augmentation poliment à votre patron et vous verrez bien si cela fonctionne.
La politesse est juste une formulation qui nous permet d’effectuer une demande de manière plus agréable.
L’enjeu est de savoir expliquer le pourquoi on demande et de comprendre que cette demande peut être acceptée ou refusée.